Thérondels en Carladez

Thérondels en Carladez

Thérondels est un village épatant sur plusieurs points et notre désir est de vous faire découvrir un village qui vit. Vous allez rencontrer des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des expatriés fidèles à leurs origines … Vous allez également connaître l’histoire de Thérondels et de sa région, le Carladez, ainsi que les activités touristiques qui existent. Que vous vouliez passer quelques jours dans notre village ou vous y installer, nous espérons que ce site répondra à vos attentes.

Sa géographie est surprenante : c’est le village le plus au nord de l’Aveyron. Situé dans la petite région du Carladez, autrefois fief des princes de Monaco, et dans le canton de Mur-de-Barrez, il est à la frontière du Cantal et de l’Aveyron, de l’Auvergne et de l’Occitanie. Rien, ici, ne laisse supposer que l’on est en Midi-Pyrénées. Tout évoque plutôt l’Auvergne, qu’il s’agisse de l’architecture, de la culture ou encore du patois local.

Sa vie associative est effervescente : club de football, association de chasse, club du 3° âge (les tilleuls), associations de village (Laussac, Ladinhac, Nigresserre), association « des ânes aux quatre roues », comité des fêtes…

Sa vie festive est éreintante : quand ce n’est pas la grande fête patronale du 15 août, c’est la foire de printemps, ou les animations de Noël en décembre, sans parler des p’tits marchés nocturnes estivaux.

Ses rapports avec les Parisiens sont permanents. Bien des Thérondélois vivent à Paris depuis plusieurs générations, mais leur cœur continue de battre pour le village de leurs ancêtres. Nombre d’entre eux travaillent dans les bistrots de la Capitale. Et dans leurs troquets, une seule commande les fait vraiment frémir : un thé rondelles !

Quelques photos de Thérondels

Le Carladez

Situé à l’extrême Nord de l’Aveyron, Thérondels fait partie du Carladez. Un pays à l’identité unique qui s’enfonce comme un coin dans le Cantal. Le nom Carladez provient de la dynastie des Carlat, devenus vicomtes de Carladez. Le château des Carlat détruit sur ordre d’Henri IV, la vicomté passa entre les mains des Princes de Monaco, les fameux Grimaldi. Voilà pourquoi on peut aujourd’hui admirer la Tour de Monaco à Mur-de-Barrez, longtemps siège de leur pouvoir. Pas un canton qui n’ait un château, une église remarquable, des croix sculptées. Au fil des promenades, on n’oubliera pas de visiter les églises de Brommes, d’Albinhac ou de Brommat, merveilles de l’architecture religieuse de ce pays. Voila un pays marqué d’une personnalité forte et d’une identité unique ! La richesse de son patrimoine architectural et historique réjouit tous les amoureux des vieilles pierres et d’Histoire. Un de ces rares endroits protégé des lotissements et des hangars de béton, des publicités agressives sur les routes. Et puis, il y a aussi cette eau pure, omniprésente, depuis la construction du barrage de Sarrans avec la presqu’île de Laussac.

Patrimoine de Thérondels

Dans sa partie la plus ancienne, selon l’abbé Roquier, l’église de Thérondels remonterait à l’an 1000. « On le prouve par ces lettres ADM qui veulent dire Anno Domini Millésimo qui sont gravées sur la fenêtre de la chapelle Saint-Blaise ».

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De fait, l’église est en grande partie de style roman XIe et XIIe siècle avec nef et chœur, remanié au XVe s.et XVIIe s. avec les chapelles latérales et le clocher.

Église de Thérondels
Église de Thérondels
Retable de l'église de Thérondels
Retable de l'église de Thérondels

Description des éléments : Le retable (et les statues de St Joseph et St Roch) date des années 1690 et 1691 . Ils sont la conséquence de la visite le 15 janvier 1669 de Mgr Voyer de Paulmy, évêque de Rodez, qui ordonna que l’église en soit pourvue. Le tout fut fait aux dépens des Dames de Blesle. La Vierge Noire de Thérondels, dérivée de la majesté d’or de Clermont Ferrand a disparu en 1892 à la suite d’une exposition à Rodez … Les culots de l’église sont assez bien conservés : Suisse jouant de la flûte et du tambourin, buveur de chopine, mangeur de fouace, paresseux … La remarquable pierre à droite de l’autel symbolise la Trinité. On peut peut-être y voir la réminiscence d’un dieu gaélique.. Les chapelles du Rosaire (à droite de l’autel) et de St Antoine (à gauche) appartenaient à la puissante maison de Montheil.

Le clocher a été construit en 1610 par Tardieu, maître maçon des Faux en Gévaudan. Le précédent clocher avait été détruit durant les guerres de religion par les calvinistes… où les partisans de la réforme tinrent la région dans la peur. A preuve, le 30 janvier 1575, Messire Pierre BOYER prêtre de Doux Albats dicte son testament :
« lequel voyant le temps de troubles et guerres auquel nous sommes et le danger d être tué pour raison de ceux de la nouvelle religion qui tous les jours sont en un village ou autre de la paroisse…»

En 1711, la grande cloche qui était fendue et qui pesait 14 quintaux, fut fondue. On en tira une petite qui est aujourd’hui à l’emplacement de l’ancien clocher.

En savoir plus sur Thérondels

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Texte rédigé par l’équipe du Comité des Fêtes à l’occasion du millénaire de l’église de Thérondels :

D’après l’abbé ROQUIER, curé de Thérondels de 1725 à 1772 et qui a laissé un manuscrit toujours en possession de la paroisse, le bourg de Thérondels fut construit autour d’une Abbaye de femmes fondée vers l’an 900 par Mme Ermengarde, comtesse d’Auvergne, originaire de Blesle, aujourd’hui en Haute-Loire.

Or, il est permis de douter de cette origine. En effet d’après G. SEGRET, l’abbé BOSC et plusieurs autres historiens, le monastère de femmes qui donna naissance au village fut fondé en l’an 1000 par Gilbert vicomte de Carlat, avec une dotation augmentée au cours du XII°s. par Adhémar, évêque de Rodez, Guillaume archidiacre et Guillaume, prévôt de l’église Cathédrale de Rodez.

Le monastère de Thérondels fut réuni à l’Abbaye de Blesle placée sous le vocable de St Pierre et sous la protection directe du Pape. en 1185 (Bulle du pape Luclus II du 4 avril 1185 qui énumère les dépendances de Blesle), Abbaye qui fut fondée par …Mme Emingarde vers l’an 880.

On peut donc penser que l’abbé Roquier a confondu les deux fondations respectives.
Le monastère de Thérondels dépendra de l’abbaye de Blesle à partir de 1185.
En 1284, le jeudi après Pâques intervient un accord entre l’abbesse de Blesle et Henri, comte de Rodez et vicomte de Carlat, acte qui fut renouvelé sans doute en 1293 au sujet de la justice à Thérondels.
L’acte accordait au comte le droit de commun de paix sur tous les animaux, autres que pourceaux, exemptant de ce droit les villages de Mandilhac, de Brugueyra et Blanquels, de Doux Albats et celui de Bernard de Veyra.

Quant à la justice, il était stipulé que l’abbesse aurait à Thérondels et dans les villages qui en dépendaient le droit de connaître « des causes réelles et personnelles, ban et correction de ban, connaissance, punition, examen et exécution de tous crimes du ressort du mixte-impère seulement »;
Et le comte « la connaissance de ce qui appartient au mère impère, pour mutilation de membre et condamnation à mort et au dernier supplice. »
De plus, l’acte stipulait que « les amendes seraient partagées, que la punition des criminels aurait lieu sur les terres de ladite abbesse et non ailleurs, que le comte ne pourrait dresser les fourches patibulaires en vue de l’église de Thérondels mais bien en tout autre endroit de la juridiction.
Qu’enfin la connaissance d’un larcin n’excédant pas dix sous rodanois commis
entre mari et femme ou domestique lui serait interdite ».

Les religieuses y suivaient la règle de St Benoît, leurs biens étaient administrés par des fermiers régisseurs, on trouve les noms de Blaize de Montheil en 1500,Claude de Baud’huin en 1648, Gaspard du Bousquet (qui avait entrepris la construction d’un château au Cayrol), Jérôme Verdier, Verdier de Peyrebesse, Raymond Bertrand…

La nomination du curé de Thérondels était laissée aux abbesses.
En 1630, l’abbesse de Blesle nomme comme curé, un certain Bathélémy Pages, originaire également de Blesle, docteur en théologie et théologal à la cathédrale de St Flour, ce qui ne le faisait que rarement résider à Thérondels, cela provoqua le fort mécontentement des prêtres de la communauté.

En 1353,le pape Innocent IV ordonne par une bulle, la réunion au couvent de Blesle des différents prieurés dont celui de Thérondels, toutes les religieuses sont réunies à Blesle car la règle bénédictine n est pas fidèlement observée et « il arrive trop souvent que les prieures doivent pour leurs affaires de leurs monastères fréquenter la cour des princes et des seigneurs et y contractent de fort mauvaises habitudes ».

Les religieuses partent donc de Thérondels mais leurs biens seront conservés et administrés jusqu’à la révolution par leurs fermiers. On ne sait si elles sont revenues vivre en communauté à Thérondels car l’abbé Roquier écrit qu’au XVI° s., Henry II ordonne aux religieuses vivant dans des monastères non fortifiés (comme Thérondels) de les quitter pour des villes possédant des fortifications afin de pourvoir à leur sécurité en ces temps difficiles.

Les Dames étaient elles revenues entre temps ? ? ?
Cela étant, avec la suppression des prieurés en 1353 et la réunion des dames au Monastère de Blesle, un accord est établi entre l’abbesse et les religieuses au sujet du partage des biens et revenus.
L’accord de 1354, renouvelé en 1355 attribue aux dames religieuses les revenus de Thérondels, « avec réserve au profit de l’abbesse de la justice, juridiction, droits de vestir et d’investir et des émoluments y attachés. »
L’abbesse perçoit toutefois une rente foncière de cent livres à Thérondels appelée La Rendotte.
42 abbesses se succèderont à Blesle jusqu’à la Révolution qui mettra fin au monastère et à ses dépendances.
Il existe encore de nos jours deux présences du monastère des dames : le Pré des Dames près de l’église ainsi que le Moulin des Dames.

Pour en savoir plus sur Thérondels, on pourra lire également les deux ouvrages d’Adrienne Villaret :
L’histoire de Thérondels (1998)
Deux personnages historiques de Thérondels : Saint Gausebert, fondateur du monastère de Laussac et le père Robert, fondateur de l’hôpital psychiatrique de la Devèze.

Livres en vente chez Adrienne Villaret, 12600 Thérondels.

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Ils sont nés, ont vécu leur enfance, leur jeunesse ou une tranche de vie sur la commune de Thérondels; se sentent-ils « expatriés » , forment-ils une diaspora ? Le rédacteur ne tranche pas et attend leur avis,votre avis. L’objectif de cette rubrique, se connaître, se faire connaître, créer un lien entre les Thérondélois du Monde , à notre modeste échelle. Ecrivez nous en quelques lignes que nous serons peut être amenés à réduire, envoyez-nous 3 photos ( famille, profession, loisir par exemple), directement au mail du rédacteur actuel (paul.mestre@therondels.fr).

Famille Jean Louis BELARD à Washington.

Bélard Jean Louis, Né à Thérondels en 1946, petit-fils de François Bélard de Faliès, fils d’Antoine, a fait médecine à Lyon.
Marié en 1971 avec Geneviève Dupuy, ils ont un fils Arnaud en 1972. Après avoir quitté l’Armée comme Médecin Colonel, part en 1991 aux USA comme Professeur Associé de Médecine et est depuis Directeur Scientifique à la Fondation Henry Jackson. Nous habitons à Rockville, près de Washingtondepuis 1998.
Les photos :
Geneviève et moi (nous fêterons le 24 Juillet 2011, nos 40 ans de mariage!) avec notre petit berger australien Sydney
Notre fils Arnaud et sa femme Régina (qui nous a donné en Mars 2011 un superbe petit-fils Alexander) entourant Geneviève
Et pour finir, ton cousin donnant une conférence à l’université de Séoul en Corée il y a 3 mois.

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Quelques villages et leurs histoires...

Castel Noël, anciennement Calhac
En 1010, le château de Calhac est légué par Agnès, vicomtesse de Carlat et veuve de Gilbert 1er, à son fils Bernard lors du partage des biens de la vicomté entre ses trois successeurs. Il restera dans cette famille jusqu’à la fin du XVIIIème. L’édifice prendra le nom de Castelnovel au milieu du XIV° s., suite à sa reconstruction sans doute par Astorg de Carlat.Campheyt
Une manse de Camfaet est évoquée en 1010, lors du partage de la vicomté par Agnès. Camfaet revient à son fils Bernard.Casternac
En 919-920, Sénégonde et son mari Airadus donnent à l’abbaye de Vabres une « villa » de Castrairanicas, située dans la viguerie de Carlat. J.Bousquet (« Le Rouergue au premier Moyen Age ») pense que ce lieu correspond à Casternac.

Frons
En 906, Raoul, abbé de Conques donne en prestaire à Gauzbert, Uldegarde, sa femme et Rodac, son fils la « villa » de Frontis située « in pago Rutenivo », mention qui pourrait correspondre à ce village.Entre 955 et 986, Matfredus, clerc, donne une mansede Frontis à l’abbaye située cette fois « in pago Arvenico ». Du fait de cette appartenance mouvante entre deux provinces sur quelques décennies, on peut penser que le toponyme de Frons pourrait avoir pour signification: frontière. Cependant, la rivière de l’hirondelle qui porte le nom de Guiradela en 1277 (altération de Guirandelle : limite) pourrait également être la frontière entre les deux provinces au haut moyen âge (comme aujourd’hui).

Jou
En 1087, 1117, le texte du Cartulaire de Conques mentionne un mas à Jou. Le nom de Jou provient d’un lieu de culte à Jupiter.

Ladinhac
La première mention apparaît en 918, avec la donation par Bernard, vicomte de Carlat, à Brioude, de l’église St Pierre et Ste Marie de Ladinhac « in patria Rotanica ». Les parties les plus anciennes de l’église actuelle date du XIII° s.

Mandilhac
Le château de Mandilhac est mentionné en 1010 lors du partage de la vicomte par Agnes entre ses trois fils.

Nigresserre
Un bien de Nigresserre apparaît en 1010 lors du partage de la vicomté. L’appartenance de Neira Serra à l’ordre des hospitaliers apparaît en 1312, vraisemblablement précédé par les Templiers.

Le Montheil
Il faut attendre 1284 pour présupposer l’existence de ce village avec le premier Montheil connu.